Réalisé par Anthony Marciano
Avec
Max Boublil, Alice Isaaz et Malik Zidi
Édité par Gaumont
Max, à l’aube de la quarantaine, confie à sa caméra : « Aujourd’hui est un jour un peu spécial, je crois que j’ai besoin de tout revoir, depuis le début »… toutes les séquences qu’il a filmées, pendant 25 ans, depuis ce jour de Noël où ses parents lui ont offert un caméscope VHS.
Play, sorti dans nos salles le 1er janvier 2020, est le troisième long métrage d’Anthony Marciano après Les Gamins (2013) et Robin des Bois, la véritable histoire (2015). Elaboré avec la complicité de l’acteur Max Boublil, coauteur du scénario et des dialogues, le film apparaît comme le montage de prises avec un caméscope magnétique au format VHS, puis 8 mm, avec un smartphone, en passant par un caméscope numérique, montrant Max et ses trois amis d’enfance, Emma, Mathias et Renaud, passer de la tendre adolescence à l’âge adulte.
Aux premiers trucages classiques : le magicien Mathias se déshabille d’un claquement de doigts, Max rampe sur la paroi verticale de la moquette de sa chambre avec la caméra inclinée à 90°, succèdent la première fiction, Peur extrême, sur les meurtres en série d’un slasher et des scènes de la vie de famille. Une histoire suffisamment universelle pour toucher tous les spectateurs, quel que soit leur âge.
Play, çà et là, fournit des repères historiques : l’arrivée en 1990 du « truc le plus puissant du monde », la Megadrive qui parvient (presque) à concurrencer l’obsession des garçons pour les filles, la coupe du monde de football de 1998 (vue d’un environnement différent de celui des protagonistes du film Les Misérables, mais avec le même regard), la tempête du 26 décembre 1999 (pas du 31, comme le dit Max), la célébration de l’an 2000… et aussi des repères musicaux pendant les nuits passées dans des discothèques.
Voilà Max, 24 ans, un jeune qu’en veut
Cette réplique de sa mère, interprétée par Noémie Lvovsky, caractérise ironiquement Max, tiré du lit à des heures très avancées de la matinée. Par de nombreuses touches, Play réussit à donner de l’épaisseur à ses quatre personnages, particulièrement à Max, immature, velléitaire jusqu’au dernier plan, quand il dit à la caméra : « Ça fait vingt-cinq ans que je me cache derrière mon objectif et, aujourd’hui, pour la première fois, je crois que je vais aller affronter la vraie vie. » Toujours chez sa mère, accro aux grasses mat’, livreur de pizzas en attendant mieux, sa carrière d’acteur commence pourtant discrètement avec une tournée théâtrale inaugurée par une première, très confidentielle, à… Puget sur Argens !
Play observe avec délicatesse les relations, un mélange instable d’amitié et d’amour, entre Max et Emma, justement exprimées par deux acteurs entre lesquels le courant passe, Max Boublil et Alice Isaaz.
Play (103 minutes) et ses maigres suppléments (11 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm.
Le menu animé et musical propose le film avec le choix entre deux formats audio, Dolby Digital 5.1 et 2.0 stéréo.
Piste d’audiodescription DD 2.0.
Sous-titres pour malentendants.
Les coulisses du film (6’). L’idée d’une suite de saynètes enregistrées pendant 25 ans est venue à Max Boublil et Anthony Marciano qui se sont rencontrés en 2005, avant Les Gamins. Alice Isaaz rappelle que la plupart des scènes étaient filmées en une seule prise, en un plan-séquence, après une soigneuse préparation. Les personnages regardent la caméra, une particularité qui, tout à la fois, simplifie et complique la direction d’acteurs.
Trois teasers (3’).
Bande-annonce.
L’image numérique, au ratio 1.33:1, celui des premières caméras pour une moitié du film, 1.78:1, pour le reste, lumineuse, agréablement contrastée, avec des noirs denses et une bonne définition, assure une parfaite lisibilité de tous les plans, y compris dans les scènes nocturnes.
Le son Dolby Digital 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo) assure un bon équilibre entre l’ambiance, l’accompagnement musical et les dialogues qui auraient gagné à être mieux articulés par certains jeunes acteurs dans la première partie du film. La répartition du signal sur les cinq canaux crée une discrète sensation d’immersion.
Crédits images : Thibault Grabherr - © 2018 CHAPTER 2 - MOONSHAKER II - GAUMONT - FRANCE 2 CINEMA - CHEZ WAM - LES PRODUCTIONS DU CHAMP POIRIER - MARS FILMS