Réalisé par Wayne Blair
Avec
Aaron Pedersen, Judy Davis et Deborah Mailman
Édité par L'Atelier d'Images
L’inspecteur aborigène Jay Swan est envoyé à Gideon, dans le Kimberley, pour mener l’enquête ouverte après la découverte en bordure de la mangrove du cadavre d’un homme décapité, quatre comprimés d’amphétamine enfoncés dans la gorge. L’homme était un ancien dealer de drogue, rangé depuis sa sortie de prison.
Mystery Road est une série dérivée de deux longs métrages écrits et réalisés par Ivan Sen, Mystery Road, en 2013, et Goldstone, en 2016, réunis à la saison 1 dans un coffret de 4 DVD édité par l’Atelier d’Images en juillet 2019.
Interprété par Aaron Pedersen, descendant d’Aborigènes, le personnage récurrent des deux films et des deux saisons est Jay Swan, un policier taciturne et tenace, avec un côté sombre. Des difficultés familiales, un problème avec l’alcool ont fait de lui un loup solitaire, rejeté par les blancs parce qu’il est aborigène, par les aborigènes parce qu’il soutient la loi des blancs, parfois contraire aux traditions ancestrales.
Mystery Road, pour cette deuxième saison, reprend la formule de la première, celle d’un feuilleton en six épisodes dans lequel Jay est impliqué dans une collaboration délicate avec la police locale.
Mystery Road se déroule au nord de la Western Australia, dans le Kimberley, une grande plaine bordée par la mangrove ou par les falaises rouges de « pindan » qui colorent le paysage d’une poussière ocre collant à la peau et aux vêtements dans la chaleur tropicale.
L’autre dépaysement de Mystery Road tient à la présence des indigènes entretenant des relations parfois tendues avec les descendants des colons blancs. Ils sont ici heurtés par les fouilles entreprises par une archéologue scandinave, interprétée par Sofia Helin, vue en tête de distribution de la série The Bridge (Bron / Broen).
Mélange réussi de thriller et d’action aux allures de western, cette minisérie a connu une large diffusion internationale, en France par Arte. Les rumeurs courant sur une possible saison 3 en 2022 n’ont pas encore été confirmées.
Mystery Road, saison 2 (6 épisodes d’une durée cumulée de 324 minutes) et ses suppléments (44 minutes) tiennent sur deux DVD-9 logés dans un boîtier de 14 mm, glissé dans un fourreau, non fourni pour le test, effectué sur check discs.
Le menu fixe et musical propose la série dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres imposés, et dans un doublage en français, les deux au format audio Dolby Digital 2.0 stéréo.
Sous-titres pour malentendants.
Dans les coulisses de Mystery Road (29’, en anglais, sous-titré). Producteurs, réalisateurs et acteurs se limitent à évoquer les personnages, sans apporter grand-chose au visionnage de la série. Le point fort est un trop court extrait d’une cérémonie du rapatriement d’ossements exhumés par des fouilles archéologiques autour de 1920.
Présentation de la saga par Bernard Bories, président du Festival des antipodes (15’, en français, 2021, L’Atelier d’Images). Dérivé du film réalisé en 2013, cette série est « l’aboutissement du meilleur du cinéma aborigène (…) né il y a très peu de temps (…) dans les années 90 », les aborigènes n’ayant été reconnus comme citoyens australiens qu’en 1967. Ce cinéma propose des films d’auteur, tels Bedevil (Tracey Moffatt, 1993), Beneath Clouds (Ivan Sen, 2002), Radiance (Rachel Perkins, 1998), Samson & Delilah (Warwick Thornton, 2009), Caméra d’or à Cannes, Toomelah (Ivan Sen, 2011), et aussi des films grand public, dont deux comédies musicales, Bran Nue Dae (Rachel Perkins, 2009) et Les Saphirs (The Sapphires, Wayne Blair, 2012). Il y a en Australie plusieurs écoles de cinéma, dont l’Australian Film, Television and Radio School de Sydney, avec des réalisateurs aux talents variés, sans barrière entre cinéma et télévision.
L’image (2.0:1) offre une excellente résolution dans une palette chaude de couleurs bien étalonnées, avec des contrastes fermes mettant en valeur la photographie soignée et les paysages insolites.
Le son Dolby Digital 2.0 stéréo de la version originale restitue clairement les dialogues dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical et l’ambiance, soutenue par une assez forte dynamique. Dans une série rythmée par des scènes d’action, on regrette toutefois l’absence du 5.1, d’autant plus que la séparation entre les deux canaux est assez faible.
Ce constat vaut pour le doublage en français.
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