Réalisé par Olly Blackburn
Avec
Rose Williams, Kris Marshall et Kate Ashfield
Édité par Koba Films
Tom Parker et son épouse Mary sont accueillis à Willingden dans la ferme des Heywood, parents de quatorze enfants, le temps nécessaire pour réparer une roue brisée de leur voiture. En guise de remerciement, Tom Parker invite la jeune Charlotte, 18 ans, à visiter Sanditon, un village de pêcheurs qu’il veut transformer en une station balnéaire pour clientèle huppée. Charlotte séjourne à Sanditon Hall, le somptueux manoir de Lady Denham, une riche veuve de 70 ans. Elle y rencontre Sidney Parker, le frère de Tom, tuteur de Miss Lambe, une mulâtresse de 17 ans, originaire d’Antigua, et Lord Edward Denham, héritier du titre, mais pas de la fortune du second mari de Lady Denham…
Sanditon est l’adaptation du dernier roman, inachevé, de Jane Austen, interrompu au bout de onze chapitres, en mars 1817, par la maladie qui allait l’emporter le 18 juillet 1817, à 42 ans. Intitulé The Brothers, rebaptisé Sanditon, il ne sera publié qu’en 1925 sous le titre Fragment of a Novel.
La minisérie a été créée par Andrew Davies, un des plus talentueux scénaristes britanniques, spécialisé dans les adaptations littéraires, notamment de Charles Dickens avec La Maison d’Apre-Vent (Bleak House), en 2005, La Petite Dorrit (Little Dorrit), en 2008, mais aussi de John Cleland, William Makepeace Thackeray, George Eliot, Elizabeth Gaskell, Léon Tolstoi, Victor Hugo, Evelyn Waugh… Il est aussi l’auteur des scénarios de House of Cards, en 1990 et 1995, qui inspira le remake américain (Bridget Jones’s Diary, 2001) et de sa suite Bridget Jones : l’âge de raison (Bridget Jones: The Edge of Reason, 2004), de la série Mr Selfridge (2013-2016, 48 épisodes), etc.
Il s’est fait une spécialité de l’adaptation de l’oeuvre de Jane Austen avec Orgueil & préjugés - Intégrale (Pride and Prejudice), en 1995, Emma, en 1996, Raison et sentiments (Sense & Sensibility), en 2008, et Northanger Abbey, en 2007.
Sanditon est, en grande partie, imaginé par Andrew Davies qui noue et dénoue les liens entre les différents personnages décrits par Jane Austen. Il est très possible que le scénario donne plus d’importance que ne l’aurait fait la romancière au personnage de Sidney Parker. Mais il est respectueux de son esprit en campant, autour de Charlotte Heywood, le personnage central, d’autres personnages féminins forts, des femmes indépendantes, résolues à assumer leur destin, plutôt que dépendre de l’homme qui les épousera, pour leur beauté et leur jeunesse ou pour le poids de leur dot.
Sanditon, produite par Red Planet Pictures, commandée par ITV et distribuée par BBC One, a bénéficié d’un budget lui permettant d’égaler la qualité des décors, costumes et accessoires caractérisant les séries britanniques, avec les extérieurs filmés sur la côte méridionale de l’Angleterre, dans le Somerset, et de mettre en scène une bonne vingtaine de personnages récurrents, servis par une belle distribution en tête de laquelle on a beaucoup apprécié, dans son interprétation de Charlotte Heywood, Rose Williams, remarquée dans 50 des 78 épisodes de l’intéressante série Reign: Le Destin d’une reine (Reign, 2013-2017, disponible en Belgique avec des sous-titres français). Pour la première fois, en tête d’affiche, radieuse, elle illumine la série. On retrouve, dans le rôle de Sidney Parker, Theo James, le Four de la saga Divergente, et dans celui de son frère Tom, Kris Marshall, le détective Humphrey Goodman de la série Meurtres au Paradis (Death in Paradise). Difficile de citer tous les acteurs qui le mériteraient, mais impossible de ne pas signaler la présence d’une figure familière sur les écrans du Royaume Uni, avec plus de 120 titres à son palmarès, Anne Reid dans le rôle de Lady Denham qu’on avait vue récemment dans l’extraordinaire minisérie de politique-fiction, Years and Years, créée par Russel T. Davies, un autre grand scénariste britannique.
Sanditon (8 épisodes d’une durée cumulée de 370 minutes) et son supplément (7 minutes) tiennent sur trois DVD-9 logés dans un boîtier noir de 14 mm.
Le menu animé et musical propose la minisérie dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0 stéréo.
Deux courts accrocs dans le défilement : une interruption de l’image par un écran Koba Films, pendant deux ou trois secondes, à 26’42” dans l’épisode 3 et à 22’38” dans l’épisode 7.
Une édition Blu-ray par PBS est sortie aux USA.
Les décors de Sanditon (7’). Grant Montgomery, directeur artistique, dit avoir été inspiré par la série Deadwood et Gangs of New York de Martin Scorsese pour les décors de Sanditon Hall et de Trafalgar House, construits dans les studios de Bristol. Andrew Davies, à partir de la description des personnages par Jane Austen, le premier roman de Jane Austen avec un personnage noir, a dû « imaginer le reste », tout ce que la romancière aurait pu écrire si la maladie l’avait épargnée… Avec les acteurs et Sam Perry, créatrice des costumes de style Regency.
Bandes-annonces de Pemberley (Death Comes to Pemberley), en forme de suite d’Orgueil et préjugés, Docteur Thorne (Niall MacCormick, 2018), Antonia, la Chef d’Orchestre (De Dirigent, Maria Peters, 2018) Dreamland (Martin Schreier, 2019), Les Petites robes noires (Ladies in Black, Bruce Beresford, 2018) et Songs of Love (Daffodils, David Stubbs, 2019).
Espace découverte, avec les bandes-annonces ou extraits des séries ou miniséries La Dame de Wildfell Hall (The Tenant of Wildfell Hall, Mike Barker, 1996), La Foire aux vanités (ITV 2018) (Vanity Fair, Gwyneth Hughes, 2018), La Maison d’Apre-Vent (Bleak House, Andrew Davies, 2005), Femmes & filles (Wives and Daughters, Andrew Davies, 1999), Poldark (BBC 2015) (Debbie Horsfield, 2015-2019), Victoria (Daisy Goodwin, 2016-2019), Charles II : Le pouvoir et la passion (Joe Wright, 2003) et Harlots (Moira Buffini, Alison Newman, 2017-2019).
L’image (1.78:1), dans une palette de couleurs très agréablement désaturées, avec certains plans dans les tons pastel, privilégie la douceur au piqué, pour un résultat très plaisant.
Le son Dolby Digital 2.0 stéréo restitue clairement les dialogues et l’accompagnement musical avec finesse. On regrette cependant l’absence du format multicanal 5.1, d’autant plus que la séparation des deux canaux est très faible.
Le doublage en français, comme souvent, place les dialogues un peu trop en avant.
Crédits images : © 2019 Red Planet Pictures Limited