Auf Wiedersehen Bruno Ganz!
L’acteur de La chute et Les ailes du désir vient de nous faire son dernier salut, le 15 février à Zürich, la ville où il vit le jour en 1941. Ses meilleurs films parus en vidéo :
On le verra, pour l'une des dernières fois, le 5 mars dans le thriller horrifique de Lars Von Trier The House That Jack Built (2018), où il partageait la tête d'affiche avec Matt Dillon et Uma Thurman. Avec un peu de chance, quelqu'un sortira en France Der Trafikant de Nikolaus Leytner (2018), où il jouait Sigmund Freud. Bruno Ganz, à jamais associé à Wim Wenders, Oliver Hirschbiegel, Theo Angelopoulos et des immenses moments du cinéma d'auteur des dernières décennies, a rendu son dernier souffle le 16 février 2019 dans sa ville natale de Zürich.
Suisse de nationalité, Bruno Ganz a bâti la plupart de sa carrière en Allemagne. Son métier artistique commence au théâtre : il fonde avec Peter Stein une troupe, la Berliner Schaubühne. Sa contribution au théâtre, notamment à Sommergäste, une adaptation de la pièce de Maxime Gorki, lui vaudra d’être reconnu comme le meilleur acteur de langue allemande, distinction symbolisée par la remise de l’Iffland-Ring (l’anneau d’Iffland) dont il resté le dépositaire depuis 1996 pour avoir tenu le rôle-titre de Peer Gynt dans la pièce de Henrik Ibsen et celui de Faust dans l’adaptation du roman de Goethe par Peter Stein, une pièce en deux parties qui dure… 13 heures !
Sa fidélité au théâtre n’empêchera pas Bruno Ganz d’entreprendre une carrière cinématographique, ouverte dès 1960 avec un modeste rôle de garçon d’étage dans Der Herr mit der schwarzen Melone (L’Homme au melon noir), réalisé par Karl Suter, un film vite tombé dans l’oubli.
Les choses sérieuses commencent, quelques films et téléfilms plus tard, avec La Marquise d'O… (Die Marquise von O…), réalisé par Éric Rohmer en 1976, puis avec L’Ami américain (Der amerikanische Freund), réalisé en 1977 par Wim Wenders qui lui offrira son plus grand rôle, dix ans plus tard, celui de l’ange Damiel dans Les Ailes du désir (Der Himmel über Berlin), Prix de la Mise en Scène à Cannes.
Le succès ne l’empêchera pas d’accepter des seconds rôles, par exemple dans le curieux Ces garçons qui venaient du Brésil (The Boys from Brazil, Franklin J. Schaffner, 1978) où le docteur Josef Mengele s’emploie à cloner des petits Hitler et, en 2008, dans La Bande à Baader (Der Baader Meinhof Komplex), dans The Reader de Stephen Daldry, ou encore dans Remember (Atom Egoyan, 2015).
Parmi les quelques 120 apparitions devant la caméra, on retiendra également Le Faussaire (Die Fälschung, Volker Schlöndorff, 1981), Si loin, si proche ! (In weiter Ferne, so nah!, Wim Wenders, 1993), L’Eternité et un jour (Mia aioniotita kai mia mera, Theo Angelopoulos, 1998), salué par la Palme d’Or. On a aussi remarqué Bruno Ganz, il y a peu, pour sa composition dans The Party (Sally Potter, 2017) et on attend la prochaine sortie en salles de The Witness, un film du Macédonien Mitko Panov.
Mais la plus célèbre des incarnations de Bruno Ganz à l'écran, est certainement celle d’Adolf Hitler dans La Chute (Der Untergang), l’adaptation faite en 2004 par Oliver Hirschbiegel du récit de Traudl Junge et Melissa Müller sur les derniers jours du Führer.
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